Phares de l’Aber
Quatre phares balisent ou balisaient l’entrée du port de l’Aber Wrac’h et la côte environnante. Il s’agit des deux phares de l’île Vierge, de la maison feu de l’île Wrac’h et du phare en terre de Lanvaon.
Le feu de l’ancien phare de l’île Vierge fut allumé le 15 aout 1845, le même jour que celui de l’île Wrac’h. Le phare a été construit en granit, provenant en parti de l’île, par l’ingénieur Reynaud, sur un îlot situé à faible distance de la côte qui doit son nom à la présence, au XVème siècle, d’un monastère franciscain dont la chapelle aurait été dédiée à la Vierge. Ce « petit » phare, haut de 31 mètres, et d’une portée de 14 milles, est de troisième ordre ( sur quatre), c’est à dire qu’il est chargé de marquer l’entrée des passages et la présence d’écueils à l’approche des côtes. Sa tour carrée surplombe un bâtiment rectangulaire de deux étages pour l’habitation des gardiens. Son feu, qui fonctionne à l’huile de colza, puis à l’île minérale, avait une portée de 14 milles ce qui s’avèrera vite insuffisant pour sécuriser la côte entre les phares de Batz et celui d’Ouessant. Il a été éteint en 1902 et est classé aux Monuments Historiques depuis 2011. Atteignable en bateau, il ne se visite pas.
Il est remplacé par le phare de l’île Vierge, construit à côté, qui du haut de ses 82,50 mètres ( foyer à 75 mètres) est le plus haut phare d’Europe et le plus haut du monde en pierre de taille. Ce nouveau phare fut édifié entre 1897 et 1902 par l’entreprise Corre de Brest sous la direction des ingénieurs Considère et Pigeaud. C’est une tour tronconique principalement en kersanton ( provenant des carrières de Logonna-Daoulas) dont l’intérieur est revêtu, comme à Eckmühl, de plaques d’opaline, réalisées par l’entreprise Saint-Gobain et destinées à atténuer la condensation. L’escalier permettant d’accéder à la salle de veille compte 365 marches ( + 30 pour accéder à la lanterne). Le mécanisme d’optique double est supporté dans sa rotation par une énorme cuve de mercure et l’ensemble pèse près de douze tonnes. Allumé le premier mars 1902, il n’a cependant jamais été inauguré !
Son feu, 1 éclat blanc toutes les 5 secondes a une portée de 27 milles soit 52 kilomètres. L’énergie a été fournie depuis 1956 par des générateurs électriques. Deux gardiens en assuraient le fonctionnement jusqu’à son automatisation en 2010. Classé en 2011, il est ouvert au public, mais n’est atteignable qu’en bateau ( sauf lors des très grandes marées). Les visites sont gérées par l’écomusée de Plouguerneau :http://www.ecomusee-plouguerneau.fr/
Le phare de Lanvaon :
Ce curieux phare, construit au beau milieu des champs, sur la route de Lilia en 1865, est une bâtisse de cinq étages d’une hauteur de 27 mètres dessinée par l’ingénieur Rousseau et édifiée par l’entreprise Martin de Landerneau. Le feu est allumé en 1868. Il remplace le fanal de l’église de Plouguerneau, installé sur le clocher en 1844, qui donnait, avec le feu de l’île Wrac’h, l’alignement permettant aux bateaux d’emprunter le chenal de l’Aber . Mais le fanal du clocher était peu visible par temps de brume et de plus le curé qui exigeait que le service du feu soit assuré par le bedeau ! Il est visible de jour grâce à son triangle rouge fluorescent et de nuit grâce à son feu scintillant blanc continu qui porte à 14 milles a été automatisé en 1994. Il n’est pas visitable. En 2015 une association s’est crée pour le remettre en valeur.
Le phare de l’île Wrac’h :
Cette maison feu en pierres taillées, construit sur un modèle type à été allumé en 1845 en même temps que le petit phare de l’île Vierge. C’est un phare de quatrième catégorie dite » Paradis ». Il est constitué d’une tour carrée de couleur blanche avec le sommet orange d’une hauteur de 14,7 mètres, et d’une maison blanche aux volets verts. Le phare porte un feu scintillant rouge à éclat toutes les 1,2 secondes. L’élévation du feu au dessus du niveau de la mer est de 20 mètres par rapport aux vives eaux d’une marée de coefficient de 95, et sa distance d’aperçu est de 7 milles (environ 13 kilomètres).
Il est accessible à pied à marée basse à partir de la cale de Saint-Cava ( Lilia). C’est un agréable but de promenade les jardins étant accessibles toute l’année et la maison étant ouverte en été pour des expositions. Des résidences d’artistes y sont régulièrement organisées au printemps et en automne.