Dimanche 23 octobre, rencontre avec Mélanie Corre
Dimanche 23 octobre, une quinzaine d’adhérents ont répondu présents à l’invitation de
Mélanie Corre, illustratrice et plasticienne franco-hollandaise en résidence sur l’Île Wrac’h
et dont le travail se base sur une recherche autour de la pierre.
La rencontre a débuté par un atelier improvisé sur la plage de l’île (photo 1). 
Munis d’une feuille de petit format (10X5) et d’un morceau de fusain, Mélanie nous a demandé de choisir
un rocher et de le dessiner à grands traits, en 5 minutes. L’idée n’était pas de révéler le grand
dessinateur qui dort en nous, mais de laisser libre cours à notre imagination. D’aucuns ont
vu un visage, un mammifère marin, un animal non identifié… (photo 2)
Les enfants de l’école de voile de l’Aber Wrac’h débarqués sur l’île quelques jours
auparavant avaient également eu l’occasion de s’essayer à ce petit exercice.
Nous avons ensuite poursuivi jusqu’au phare où Mélanie nous a présenté son travail
d’illustratrice à travers, notamment, deux ouvrages qu’elle a fait imprimer en série limitée dont
l’un en forme de pierre qui se déplie en accordéon vertical et nous conte l’histoire d’un
fleuve … et de pierres. (photos 3 et 4)
Durant sa résidence, Mélanie a arpenté l’île Wrac’h et les îlots proches. Pour elle, les rochers
sont « les gardiens de la côte et le phare signale ces gardiens ». Elle a donc décidé de partir à
leur découverte et d’en établir une cartographie. Elle a réalisé ainsi plus de 200 croquis (photo 5). « Je les connais tous ! » s’enthousiasme-t-
elle.
Elle a ensuite commencé à intégrer une partie de ces croquis dans une narration sur l’île et
autour de l’île dans laquelle la roche est bien sûr le personnage principal (photo 6).
Elle a promis de nous tenir informés de la publication du livre, fruit de sa résidence à Wrac’h,
qu’elle souhaite imprimer, non pas à Amsterdam, mais à Brest.
Notre rencontre se poursuit à l’atelier où Mélanie nous fait découvrir un travail qu’elle
n’avait jamais, à ce jour, présenté au public. Quel honneur et quelle confiance !
Devant nous, des rochers comme imprimés sur de grandes feuilles de papier (du papier
pierre apprendrons-nous plus tard) ou du tissu, pour certains de plus de 2m de haut (photos
7 et 8).
Pour réaliser ce travail, elle profite de la marée haute pour être seule sur l’île et se met dans
une situation de performance qu’elle filme.
Faisant corps avec les rochers, elle plaque sur leur surface une feuille de papier, un drap et
« imprime » leur dessin et leur relief. Elle ne nous a bien sûr pas dévoilé sa technique dans
les détails.
C’est un « work in progress » nous explique-t-elle. Aujourd’hui, sa recherche porte sur le
format puis il lui faudra travailler sur le support.
Son projet ? « J’ai envie de ramener les pierres chez moi, mais comment rendre le lourd,
léger ? ».
Son rêve ? Dessiner ces pierres monumentales sur les voiles d’un bateau.
Gageons, que Mélanie reviendra bientôt sur l’île pour faire flotter ses pierres dans le vent.
Elle a également en projet une résidence à Ouessant. « Pourquoi pas une île, un phare par
an ? » nous lance-t-elle avec son air espiègle ! (photo 9)
Cette belle rencontre s’est poursuivie par un pique-nique convivial dans la cuisine du phare
bien à l’abri des intempéries.
Photos : Eliz et Véronique