Exposition d’Aurélien Bambagioni, « Le triangle des feux », 2 Juillet-26 juillet 2022, les films, les podcasts et la feuille de salle
Podcast Roc’h Gored
https://podcasts.apple.com/fr/podcast/roch-gored/id1590017857
Le triangle des feux
Exposition du 2 au 26 juillet 2022
Phare de l’île Wrac’h
Feuille de salle pour l’exposition
Lors de mon premier temps de résidence dans la maison phare de l’île Wrac’h en octobre 2021, j’ai pu me familiariser avec l’environnement de l’Aber Wrac’h. Seul au milieu des éléments à scruter l’horizon. Je l’ai respiré, je l’ai écouté, je lui ai parlé. Et j’ai tenu un podcast de bord à chaque séjour sur l’île : « Roc’h Gored » du nom de l’île Wrac’h en breton.
J’ai tout de suite imaginé un triangle des feux de l’Aber avec la maison phare de Wrac’h et ceux visibles depuis la petite île : le phare de l’île Vierge situé à quelques milles nautiques et celui de Lanvaon, dressé à un kilomètre dans les terres vers Plouguerneau, dans l’axe du fanal de Wrac’h.
C’est devenu le fil rouge de mon projet d’exposition. Et son titre aussi.
Trois films ont émergé de cette année de recherches et de création puisque je suis revenu ici en mai et juin 2022. « Le triangle des feux » du nom éponyme de l’exposition, « La tempête » et « TUBA ». Cette trilogie dessine un triangle. Au sens visuel du terme. Trois angles d’approches du territoire. Trois manières différentes de regarder ses phares.
« Le triangle des feux » se classe dans ce que j’appelle mes films d’ameublement. Ou mes films Wikipédia. Entre la fiction et le documentaire, il pose le cadre de ma résidence. De son côté, « La tempête » s’éprouve. Même si la version proposée ici ne dure qu’1h45, le film original, tourné lors de la première tempête de la saison en octobre 2021, court sur 4h30. Ce film à lui seul pourrait représenter le temps long du métier de gardien de phare. Il symbolise en tous les cas ma résidence et ma résilience face aux éléments naturels et à la solitude lors de ces différents séjours. Enfin « Tuba » met en avant l’architecture vertigineuse des phares et plus particulièrement celle du phare de l’île Vierge, le plus haut d’Europe, dans toute sa puissance, sa majesté et son rayonnement.
Mais un phare ne serait rien sans les hommes et les femmes qui l’ont imaginé, qui l’ont bâti et qui l’ont habité. Aussi la pièce « Une longue vue, de longues vies » vient rendre hommage à celles et ceux qui l’ont gardienné. Dans la salle principale du phare de l’île Wrac’h, une longue vue gravée des noms des derniers gardiens et gardiennes des trois phares de l’Aber Wrac’h, célèbre leur travail et leur mémoire en les sortant de leur anonymat. Cet instrument d’observation de l’horizon nous projette en arrière, dans des gestes perdus des gens de la mer et vient comme une plaque commémorative, nous dire qu’ils auront été les derniers. Les derniers d’un métier abandonné autant que les lieux pour lesquels ils auront beaucoup sacrifié. Lire leurs noms et regarder autour de soi à travers leurs réminiscences du passé. Mais aussi regarder devant, par la porte du phare ouverte vers la mer infinie.
L’exposition met surtout en avant des « points de vues » sur les lieux de l’Aber que j’ai visité lors de mes différents temps de résidence, en exploitant la carte de médiation présente sur le sol du phare. Comme sur un tapis de jeu ou d’éveil pour les enfants, j’y ai apposé des petits palets en bois, blancs et bleus, symbolisant les points de géolocalisation dans les applications mobiles. C’est la version « In Real Life » d’un projet photographique en cours depuis 2009, où je cartographie mes passages quelque part par une prise de vue satellitaire à travers mon iPhone et que je publie sur Internet en temps réel. Un de ces Comeback, le 843ème qui correspond à la photo prise à mon arrivée à Wrac’h, est aussi proposé en tapis de sol dans une forme plus importante à l’entrée du phare, dans le sas en pierres taillées. Dans l’axe de la longue vue, de la porte et de la mer Celtique. Ce point place le visiteur, dès son arrivée dans l’exposition, dans la position de l’artiste puisqu’il est lui-même en quelque sorte géolocalisé, in situ.
Les productions de l’exposition ont reçu le soutien du Conservatoire du littoral, de la Communauté de communes du Pays des Abers et de la ville de Plouguerneau. Le film « Tuba » a plus particulièrement fait l’objet d’une convention avec le Conservatoire du littoral et de la Communauté de communes du Pays des Abers. Le phare a été privatisé et le tournage encadré par l’Office du tourisme.
Tous les films sont accessibles en ligne via un QR code. La salle d’exposition du phare n’étant pas alimentée en électricité, des photos représentant une vue des trois films sont proposées comme des portes d’entrée vers la trilogie du triangle des feux.
À tous moments, il est possible de les retrouver et de les visionner depuis mon atelier en ligne, comme pour écouter le podcast « Roc’h Gored » ou suivre l’ensemble de mon travail http://studio. aurelienbambagioni.fr
Remerciements chaleureux à l’association Île et Phares du Pays des Abers pour la résidence d’artiste et pour l’exposition.
Aurélien Bambagioni
Instagram et Twitter @abf1
Une longue vue, de longues vies
Hommage aux derniers gardiens en service aux phares de l’île Vierge, de Lanvaon et de l’île Wrac’h
Phare de l’île Vierge
Guy Cajean, Jean-Yves Fouquet, Jean-Philippe Rocher, Frédéric Roussel
2004 – 2010
Phare de Lanvaon
Soizic Corre
1961 – 1991
Phare de l’île Wrac’h
Yves & Marie Merdy
1973 – 1993